La prospérité matérielle se traduit par le fait de naître dans une famille noble et de posséder de grandes richesses, une éducation supérieure et des traits physiques séduisants. Tous les matérialistes brûlent du désir d'acquérir cette prospérité, considérée comme la base de la civilisation matérielle. Mais ces divers atouts éphémères enivrent celui qui les possède, le font s'infatuer d'une vanité trompeuse. Devenu suffisant, voilà qu'il se trouve incapable de s'adresser au Seigneur avec sincérité, de prononcer avec âme Son Saint Nom : " ô Govinda ", " ô Krishna ". Or, les sâstras nous révèlent qu'en prononçant ne serait-ce qu'une fois le Saint Nom du Seigneur, l'on peut s'affranchir d'un plus grand nombre de fautes que l'on n'en pourra jamais commettre. Telle est la puissance du Saint Nom. Et cette assertion ne comporte pas la moindre part d'exagération; cependant, il faut aussi prendre en compte la qualité de notre chant du Saint Nom, qualité qui détermine la profondeur de notre sentiment, de notre sincérité. L'homme sans recours peut prononcer le Saint Nom avec force sincérité; qui le fait dans un sentiment de grande satisfaction matérielle en demeure incapable. Ainsi, un matérialiste infatué peut, à l'occasion, prononcer le Saint Nom du Seigneur, mais il ne saurait y mettre la qualité qu'il faut. Par suite, les quatre objets du progrès matériel - 1) un noble lignage, 2) de grandes richesses, 3) une haute éducation, et 4) des traits corporels séduisants - représentent, dans un sens, autant d'obstacles sur la voie du progrès spirituel.
Puisé dans le livre: La reine Kunti