Notre vie n'est qu'un éclair dans le temps.

De temps immémorial, l'être conditionné passe d'une espèce vivante à une autre, de planète en planète, dans un mouvement pour ainsi dire perpétuel. La Bhagavad-gita décrit ce processus, bhramayan sarva-bhutani yantrarudhani mayaya: ensorcelés par maya, tous les êtres en ce monde errent à travers l'univers sur le véhicule du corps, offert par l'énergie matérielle. L'existence matérielle repose sur une suite d'actions et de réactions. On pourrait la comparer à une longue bande de film où s'enchaînent actions et réactions; et la durée d'une vie ne représente qu'un éclair dans ce spectacle de réactions en chaîne. Lorsque naît un enfant, il faut savoir que le corps particulier qu'il a revêtu correspond au début d'une nouvelle série d'actes, et lorsque meurt un vieillard, c'est qu'un ensemble de réactions karmïques vient de s'achever..
Srimad-Bhagavatam, 3.31.44

L'ignorance de la réincarnation est dangereuse.
Du fait que notre civilisation est fondée sur une vie passée au foyer à jouir d'un maximum de confort, chacun attend de la retraite une vie des plus douces, dans une maison aménagée avec goût et qui abrite de beaux enfants et de belles dames, sans éprouver le moindre désir de quitter ce nid douillet. Ainsi en est-il des hauts fonctionnaires et des hommes politiques qui demeurent attachés à leurs positions privilégiées jusqu'à la mort et qui jamais ne souhaitent quitter, même en rêve, les charmes du foyer. Prisonniers de ces chimères, les matérialistes font mille projets en vue de rendre leur existence plus confortable encore, mais soudain, voilà que survient la mort. Cruelle et impitoyable, elle emporte contre son gré celui qui échafaudait de grands projets et l'oblige à abandonner son corps pour en revêtir un nouveau. Selon les actes qu'il aura accomplis dans cette présente vie, il se verra contraint de revêtir un corps parmi l'une des huit millions quatre cent mille (8 400 000) espèces vivantes.

Généralement, ceux qui étaient trop attachés aux douceurs du foyer se voient forcés de renaître au sein d'espèces inférieures à cause des actes répréhensibles commis par eux au cours d'une longue vie de péchés, de la sorte, ils gaspillent toute l'énergie que leur avait conférée la forme humaine. Pour éviter le risque de gâcher la vie humaine et de s'attacher à des illusions, on doit, à 1'âge de cinquante ans -sinon plus tôt- prendre conscience de la mort qui approche. Il importe de bien comprendre que celle-ci peut survenir à tout moment, même avant l'âge de cinquante ans; en conséquence, à n'importe quel âge, il convient de se préparer pour une meilleure vie future.
Srimad-Bhagavatam, 2.1.16

"Et tu redeviendras poussière."
Lorsque nous mourons, notre corps matériel composé des cinq éléments -de terre, d'eau, d'air, de feu et d'éther- se décompose, il permet ainsi aux éléments matériels grossiers de se fondre à nouveau dans la nature. Ainsi, comme le dit la Bible: "Tu es poussière et tu redeviendras poussière." Dans certaines sociétés, la coutume veut qu'on brûle le cadavre; dans d'autres, on l'enterre; dans d'autres encore, on le donne à manger aux animaux. En Inde, les hindous incinèrent le corps, le transformant ainsi en cendres. La cendre n'est qu'un autre aspect de la terre. Les chrétiens enterrent le corps; après un certain temps, celui-ci se transforme en fin de compte en poussière; comme la cendre, cette dernière n'est qu'un autre aspect de la terre. Il existe également d'autres sociétés -comme les Parsis de l'Inde- qui n'enterrent ni n'incinèrent les cadavres, mais les donnent en pâture aux vautours; ceux-ci viennent aussitôt manger les corps qui seront pour finir, transformés en excréments. Ainsi, quoi qu'il advienne, ce corps merveilleux que nous savonnons et que nous soignons tant, sera un jour ou l'autre transformé soit en excréments, soit en cendres, soit en poussière... A l'heure de la mort, les éléments plus subtils (le mental, l'intelligence et l'ego) qui, lorsqu'ils sont réunis, portent le nom de "conscience", transportent l'âme spirituelle infinitésimale dans un autre corps afin qu'elle puisse y connaître des joies ou des souffrances en proportion de ses activités antérieures.
La voie de la perfection, p. 101

Ces textes sont tirés des livres de Srila Prabhupada.