Du fait que notre civilisation est fondée sur une vie passé au foyer à jouir d'un maximum de confort, chacun attend de la retraite une vie des plus douces, dans une maison aménagée avec goût et qui abrite de beaux enfants et de belles personnes, sans éprouver le moindre désir de quitter ce nid douillet. Ainsi en est-il des hauts fonctionnaires et des hommes politiques qui demeurent attachés à leurs positions privilégiées jusqu'à la mort et qui jamais ne souhaitent quitter, même en rêve, les charmes du foyer. Prisonniers de ces chimères, les matérialistes font mille projets en vue de rendre leur existence plus confortable encore, mais soudain, voilà que survient la mort. Cruelle et impitoyable, elle emporte contre son gré celui qui échafaudait de grands projets et l'oblige à abandonner son corps pour en revêtir un nouveau. Selon les actes qu'il aura accomplis dans cette présente vie, il se verra contraint de revêtir un corps parmi l'une des huit millions quatre cent mille (8 400 000) espèces vivantes.

Généralement, ceux qui étaient trop attachés aux douceurs du foyer se voient forcés de renaître au sein d'espèces inférieures à cause des actes répréhensibles commis par eux au cours d'une longue vie de péchés; de la sorte, ils gaspillent toute l'énergie que leur avait conférée la forme humaine. Pour éviter le risque de gâcher la vie humaine et de s'attacher à des illusions, on doit, à l'âge de cinquante ans —sinon plus tôt— prendre conscience de la mort qui approche. II importe de bien comprendre que celle-ci peut survenir à tout moment, même avant l'âge de cinquante ans; en conséquence, à n'importe quel âge, il convient de se préparer pour une meilleure vie future.

Tiré du livre Srimad-Bhagavatam, 2.1.16