Chaque être vivant, fragment infime de l'Etre Suprême, dont il fait partie intégrante, est une personne distincte des autres. Sa nature profonde: servir le Seigneur Suprême dans un esprit de subordination et d'oeuvre commune. Qu'il soit en effet conditionné par la matière ou libéré dans l'éternité du parfait savoir, l'être se trouve toujours sous Sa domination. Seuls ceux que n'éclaire pas la vérité spéculent en d'autres directions pour définir la nature réelle de l'être vivant.

Toutes les écoles de philosophie admettent cependant au départ que l'être en soi jouit de l'éternité, tandis que son enveloppe corporelle, constituée des cinq éléments matériels bruts, n'est qu'éphémère, appelée à la destruction. Et de fait, cet être éternel transmigre d'un corps matériel à un autre, suivant la loi du karma, tandis que les corps matériels par lui revêtus périssent tour à tour en accord avec leur nature fondamentale. Pourquoi donc s'affliger lorsque survient, à un point de l'existence, la destruction du corps matériel, et que l'âme rejoint un nouveau corps. Il en va de même d'ailleurs, pour ceux que l'âme, de nature spirituelle, se fond dans le Tout spirituel une fois affranchie de sa prison matérielle, ou pour ceux encore qui ne croient pas à l'existence de l'âme, ou du spirituel, ou seulement en la matière palpable. N'assistons-nous point chaque jour à nombre de transformations de la matière passant d'un état à un autre? Et qui s'afflige devant ces transformations et évolutions? Sous quelque angle que l'on se place, les puissances divines sont implacables; nul ne peut changer le cours des choses. Il n'existe donc en soi aucune cause de douleur.

Tiré du Srimad-Bhagavatam.