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bg.4,9(107)

 

Il y a cinq mille ans, un Dhrtarastra était l'exception. De nos jours, on en compte au moins un par maisonnée.

(Teneur et portée, SB 1.13.24)

 

Aveugle par les yeux du corps, Dhrtarastra souffre malheureusement d'une autre infirmité: il est dépourvu de vision spirituelle. Il sait bien, d'autre part, que ses fils sont aussi aveugles que lui sur le plan de la spiritualité, que par suite, ils n'arriveront jamais à un accord avec les Pandavas, dont la foi est native. (Teneur et portée, Bhagavad-gita 1.2)

 

Duryodhana nourrit depuis longtemps le désir d'usurper le royaume des Pandavas. Secret de polichinelle que le sien: tous connaissent les plans démoniaques qu'il a échafaudés en accord avec son père Dhrtarastra. Certain que ceux qui ont rejoint le camp de Duryodhana sont de la même espèce,

(Teneur et portée, Bhagavad-gita 1.23)

 

Avant que se décide la grande bataille, Dhrtarastra avait conçu le projet de se débarrasser discrètement de ses neveux. Il donne à Purocana l'ordre de construire, à Varanavata, une maison de laque, et il invite la famille de son frère à y séjourner pour quelque temps. Mais alors que les Pandavas s'apprêtent à se rendre sur les lieux, Vidura, en présence de toute la famille royale, leur fait connaître à mots voilés les intentions hostiles de Dhrtarastra. Le Mahabharata (Adi-parva, ch. 114) nous rapporte ses paroles: "Une arme non faite d'acier ni d'aucune autre matière solide peut s'avérer plus perçante et fatale encore, et jamais qui en a connaissance ne sera vaincu." Les Pandavas devaient comprendre qu'ils étaient envoyés à Varanavata pour y mourir; les paroles de Vidura étaient une incitation indirecte faite à Yudhisthira de montrer la plus grande vigilance dans leur nouvelle demeure. Le mot de feu vint également aux lèvres de Vidura, disant que ses flammes certes ne peuvent faire périr l'âme, mais bien le corps, enfin que seul peut vivre celui qui protège l'âme. Kunti, qui n'avait pas saisi le sens caché des allusions échangées entre Maharaja Yudhisthira et Vidura, interrogea son fils, pour qu'il l'éclaire sur la teneur de leur conversation, à quoi Yudhisthira répondit qu'il apparaissait, à travers les propos de Vidura, qu'un incendie détruirait la maison qu'ils s'apprêtaient à occuper. Plus tard, Vidura s'introduisit chez les Pandavas sous un déguisement, et leur fit savoir que le gardien de la maison y mettrait le feu dans la quatorzième nuit de la lune décroissante. Il s'agissait, ajouta-t-il, d'un plan conçu par Dhrtarastra pour faire périr d'un coup tous les Pandavas, avec leur mère. Avertis de la sorte, ceux-ci purent s'échapper secrètement par un passage souterrain; Dhrtarastra ne sut rien de leur fuite, et resta fermement convaincu, comme tous les Kauravas, que les Pandavas étaient morts dans l'incendie.

Il accomplit lui-même, le coeur léger, leurs rites funéraires. Tant que dura le deuil, tous les habitants du palais restèrent plongés dans les lamentations, tous à l'exception de Vidura: lui savait que les Pandavas, quelque part, étaient toujours vivants.

En d'autres occasions, les Pandavas furent menacés de semblables périls, et chaque fois, Vidura non seulement leur offrit sa protection, mais s'efforça de convaincre son frère Dhrtarastra de mettre un terme à toutes ces intrigues. Aussi peut-on dire qu'il favorisa toujours les fils de Pandu, comme l'oiseau, de ses ailes, protège les oisillons au nid.

(Teneur et portée SB 1.13.8)

 

La mort cruelle n'épargne aucun homme, qu'il ait pour nom Dhrtarastra ou même Yudhisthira. En sorte que l'enseignement spirituel destiné au vieux Dhrtarastra s'appliquait tout aussi bien à Maharaja Yudhisthira, plus jeune. De fait, tous les habitants du palais, y compris le roi, ses frères et leur mère, se passionnaient dans les discours de Vidura, pourtant destinés d'abord à guérir Dhrtarastra de son trop de matérialisme.

Le mot rajan, pour désigner Dhrtarastra, mérite qu'on s'y attarde. Dhrtarastra étant l'aîné de la famille, représentait par suite l'héritier légitime du trône d'Hastinapura, mais aveugle de naissance, dut renoncer à ce droit d'aînesse. Ce renoncement forcé causa en lui une souffrance inapaisable, et dès la mort de Pandu, son frère cadet, il forma, pour adoucir son amertume, le dessein, lui tuteur naturel de ses neveux encore mineurs, de les écarter du règne sous les apparences de ce rôle pour y établir ses propres fils -l'aîné étant Duryodhana-, et lui-même, par personne interposée, en devenir roi. Animé de ces ambitions impériales, Dhrtarastra, en connivence avec Sakuni, son frère, fomenta diverses intrigues, qui toutes échouèrent par la volonté du Seigneur; cependant, même à la fin de son existence, ayant tout perdu, hommes et richesses, il s'accrochait toujours à la royauté, et faisait valoir son droit d'ancienneté sur Maharaja Yudhisthira.

Ce dernier, par sens du devoir, le soutenait avec tous les honneurs royaux, si bien que Dhrtarastra passait insoucieusement les jours, désormais comptés, qui lui restaient, pris par son sentiment illusoire d'être le roi, ou du moins l'oncle royal de l'empereur Yudhisthira. Vidura, saint homme, de plus naturellement obligé et affectueux envers son frère aîné Dhrtarastra, désirait l'arracher à sa torpeur, l'éveiller à la réalité, l'amener à voir qu'il n'était qu'un faux roi, rongé de maladie et de vieillesse par le temps tout-puissant. Ainsi c'est par sarcasme que Vidura donne ici à Dhrtarastra le titre de "roi". Tout être en ce monde est asservi au temps éternel; peut-on alors parler de royauté, pour quiconque, dans l'ordre matériel? Le roi ne doit-il pas jouir du pouvoir d'ordonner? Un célèbre roi d'Angleterre voulut dominer jusqu'au temps et à la marée. Mais l'océan, le temps, n'obéissent pas aux hommes que sont les rois de ce monde. Aussi sont-ils de faux rois, et c'est ce que doit réaliser Dhrtarastra, en même temps qu'il est confronté aux signes funestes de sa fin. Vidura lui enjoint de quitter sur-le-champ le palais s'il éprouve le moindre désir d'être arraché à l'imminence de son inquiétant destin. Vidura n'aura pas besoin d'adresser de tels propos à Maharaja Yudhisthira, sachant bien qu'un monarque de sa qualité reste conscient des périls qu'impose ce monde précaire, et accomplira à temps, même en son absence, les actes nécessaires pour échapper de manière définitive au conditionnement matériel.

(Teneur et portée, SB 1. 13.18)

Compilation par Aprakrita dasa.

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