Lorsque l'être vivant est arrêté, ceux qui forment son entourage -l'air vital et les sens- quittent aussitôt la masse de matière qu'est le corps. L'être vivant et sa suite ayant quitté le corps, celui-ci cesse de fonctionner et retourne aux éléments matériels fondamentaux -la terre, l'eau, le feu, l'air et l'éther. Lorsqu'une ville attaquée est abandonnée par ses habitants l'ennemi en profite aussitôt pour la bombarder, la réduisant ainsi en poussière. Quand nous disons: "Tu es poussière et tu redeviendras poussière c'est du corps que nous parlons. Quand une ville est attaquée et bombardée par l'ennemi, ses habitants doivent l'abandonner, et elle cesse alors d'exister.

Seul un sot s'occupe d'améliorer les conditions d'une ville sans se soucier de ses habitants. De même, celui qui n'a pas reçu une éducation adéquate en ce qui a trait au savoir spirituel ne se préoccupe que de son corps matériel, du fait qu'il ignore que l'âme spirituelle est l'élément principal à l'intérieur du corps. Celui qui est avancé dans le savoir spirituel se voit affranchi d'une transmigration perpétuelle. Le Srimad-Bhagavatam compare ceux qui s'attachent à leur corps à des vaches et à des ânes. La vache est un animal on ne peut plus innocent, et l'âne est une bête de somme. Celui qui s'illusionne, poussé par une conception corporelle de l'existence, ne fait que travailler à l'instar d'un âne, ignorant tout de son intérêt propre. C'est pourquoi il est écrit:

"L'être humain qui confond son corps, composé de trois éléments, avec son moi véritable, qui considère ceux qui sont issus de son corps comme sa parenté, qui tient sa patrie pour digne d'adoration, et qui se rend en un lieu de pèlerinage à seule fin de s'y baigner plutôt que d'y rencontrer des maîtres du savoir spirituel, doit être considéré comme un âne ou une vache." (S.B., 10.84.13)

Une civilisation humaine privée de conscience de Krsna est tout simplement composée d'animaux inférieurs. Il arrive parfois que dans une telle civilisation, on fasse des études sur des cadavres pour en examiner le cerveau ou le coeur. Aucune partie du corps n'est importante à moins que l'âme spirituelle n'y soit présente, mais dans notre civilisation moderne de vaches et d'ânes, les hommes de science s'efforcent de découvrir quelque valeur au cerveau et au coeur d'un homme décédé.

Tiré du Srimad-Bhagavatam. (Chant 4.28.25)