La majorité des gens pensent que l'animal est différent de nous et qu'il ne possède pas d'âme. Voilà une grande erreur. En fait, l'animal qui meurt ou qui va mourir souffre autant que l'être humain. Il est absurde de croire que l'animal n'a ni âme ni conscience. Selon les Ecritures védiques, il existe dans l'univers 8,400,000 espèces vivantes, et chacun des êtres qui composent ces espèces possède une âme. La fourmi, l'éléphant, l'oiseau, les arbres, tous les êtres vivants, quelle que soit leur forme, sont dotés d'une âme. Krishna l'indique clairement dans la Bhagavad-gita: "Comprends cela, ô fils de Kunti, que toutes espèces de vie procèdent de la nature matérielle, et que J'en suis le Père, qui donne la semence." (B.g. XIV.4)

L'âme se trouve donc en chaque être. Ne croyez surtout pas que les animaux en soient dépourvus. Il faut posséder une philosophie bien peu profonde pour commettre une telle erreur. La présence de l'âme chez les animaux est une certitude; il suffit, pour s'en convaincre, d'étudier la question de manière scientifique. Mais il faut tout d'abord savoir comment déceler la présence de l'âme. La Bhagavad-gita nous l'explique de la façon suivante: "Sache que ne peut être anéanti ce qui pénètre le corps tout entier. Nul ne peut détruire l'âme impérissable." (B.g. II.17) La conscience est la preuve de l'existence de l'âme dans le corps. Si vous me frappez, je ressentirai de la douleur, et si c'est moi qui vous frappe, vous aurez mal. De la même façon. l'animal et même la plante, ressentent la douleur qu'on leur inflige. La science l'a d'ailleurs prouvé. Le savant Jagadish Chandra Bose a fait des recherches sur le degré de la conscience des plantes à l'aide d'appareils électroniques; notons entre autres, des expériences sur un arbre en train d'être abattu dont il a su enregistrer, tant qu'elle était forte, la réaction aux morsures de la scie. Pourquoi donc pensez-vous qu'un animal gémit lorsqu'il va être tué dans l'abattoir? C'est parce qu'il sait qu'il va mourir et qu'il en éprouve une terrible frayeur.

Nous devons comprendre en premier lieu la présence de l'âme dans le corps. Plusieurs pensent que l'être humain a une âme et que la vache par exemple n'en a pas. Quelles sont les différentes caractéristiques de la vache et de l'humain? Si nous pouvons voir une différence entre nous et la vache alors nous pourrons en déduire qu'elle n'a pas d'âme. Cependant, si nous voyons que l'animal et l'humain possèdent les mêmes caractéristiques, alors comment pourrons-nous dire que l'animal n'a pas d'âme? Les symptômes générals sont que l'animal mange, l'humain mange, l'animal dort, l'humain dort, l'animal s'accouple, l'humain s'accouple, l'animal se défend, l'humain se défend. Où est la différence? Alors croyez-vous qu'un animal n'aie pas d'âme?

Une personne consciente de Krishna est équanime envers tous les êtres. Les Ecritures relatent un fait qui illustre bien notre propos. Un chasseur avait coutume de ne tuer qu'à demi ses victimes, leur faisant ainsi subir une terrible agonie. Narada Muni, grand sage et dévot de Krsna, vit un jour ces animaux agonisant ici et là dans la forêt, et se mit aussitôt à la recherche du responsable de ces atrocités. Lorsqu'il trouva le chasseur, il lui demanda de mettre fin à des tueries qui le condamnaient à subir en retour les mêmes tortures. Mais le chasseur qui n'avait pas conscience de l'horreur de ses actes, lui dit: "Sage, c'est mon père qui m'apprit ce métier; mais je ne savais pas que je faisais quelque chose de mal; c'est la première fois que l'on me dit une chose pareille." Après que Narada l'eut convaincu du danger qu'il courait, le chasseur demanda au sage ce qu'il devait faire pour mettre fin à sa vie de pécheur. Narada Muni était un saint homme, aussi en fit-il son disciple. II l'emmena s'asseoir au bord du Gange où il lui apprit à chanter le maha-mantra:

 

Hare Krishna Hare Krishna
Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama
Rama Rama Hare Hare
 

Le chasseur s'enquit alors: "Mais de quoi me nourrirai- je?" Narada Muni l'assura qu'il prendrait soin de sa nourriture. Bientôt, en effet, les gens du voisinage se rendirent compte de 1'état de sainteté qu'avait atteint l'ancien chasseur et se mirent à lui rendre de fréquentes visites. Ils apportaient à cette occasion, qui du riz, qui du blé, qui du sucre ou des fruits, si bien qu'il fut régulièrement pourvu de tout le nécessaire. Lorsque, bien plus tard, Narada Muni vint rendre visite à son disciple, il le vit courir vers lui en sautillant étrangement. Etonné, il lui demanda la raison d'un tel sautillement et entendit cette réponse: "Tant de fourmis s'affairent sur le sentier, j'essaie de ne pas les écraser." Ce chasseur qui, peu de temps auparavant, éprouvait tant de plaisir à ne tuer qu'à demi les animaux pour prolonger leur agonie, voulait maintenant éviter de tuer ne fut-ce qu'une fourmi. Or, son exemple vaut pour tous. Quiconque mène une vie sainte atteint à l'élévation sublime voit tous les êtres d'un oeil égal.

Puisé dans le livre: Pour un monde meilleur.