De petits grains de sable

 Pendant notre vie, nous aurons à vivre avec des individus que nous connaissions pas du tout avant de naître. Comme dans une gare, pendant quelque temps nous serons réunis avec des inconnus et par la suite tous se disperseront pour prendre des directions différentes. Il en va de même en cette vie. Nous serons réunis pendant quelques années et chacun son tour, nous prendrons différentes directions lorsque nous quitterons notre corps. Dans le verset qui suit, les êtres vivants sont comparés à de petits grains de sable, qui eux aussi se dispersent par la force des vagues. Seul un pur dévot comme Srila Prabhupada peut nous donner une autre vision de ce monde, car il est une personne qui a réalisé les Ecritures.

 
 
Srimad Bhagavatam 6.15.3
 
yatha prayanti samyanti
sroto-vegena balukah
samyujyante viyujyante
tatha kalena dehinah

 

TRADUCTION

 0 roi, de même que de petits grains de sable sont tantôt réunis tantôt séparés par la force des vagues, les êtres vivants qui ont accepté de revêtir des corps matériels se trouvent parfois réunis et d'autres fois séparés par la force du temps.

 

TENEUR ET PORTEE

La méprise de l'âme conditionnée vient de sa conception corporelle de la vie. Le corps est matériel, mais l'âme, qui se trouve à l'intérieur, est spirituelle. C'est là ce qu'on entend par "compréhension spirituelle". Malheureusement, celui qui est plongé dans l'ignorance sous l'influence de l'illusion matérielle considère le corps comme son "moi" véritable. A l'instar de petits grains de sable, les corps entrent en contact les uns avec les autres, puis ils sont séparés par le temps, et, dans leur illusion, les gens se lamentent pour des questions d'union et de séparation. Il n'est pas question de bonheur pour celui qui ne sait pas cela. Voici donc quelle est la première instruction qui est donnée par le Seigneur dans la Bhagavad-gita (II.13):

 

dehino smin yatha dehe
kaumaram yauvanam jara
tatha dehantara-praptir
dhiras tatra na muhyati

 

"A l'instant de la mort, l'âme prend un nouveau corps, aussi naturellement qu'elle est passée, dans le précédent, de l'enfance à la jeunesse, puis à la vieillesse. Ce changement ne trouble pas celui qui a conscience de sa nature spirituelle." Nous ne sommes pas le corps; nous sommes des êtres spirituels emprisonnés dans un corps. Notre véritable intérêt est de comprendre ce simple fait; alors nous pourrons faire d'autres progrès dans le domaine spirituel. Sinon, si nous nous en tenons à notre conception corporelle de la vie, notre existence misérable en ce monde continuera à jamais. Les arrangements politiques, les oeuvres de bienfaisance sociale, l'assistance médicale ainsi que les autres programmes que nous avons mis sur pied en vue de la paix et du bonheur de l'humanité seront transitoires. Nous aurons à subir les souffrances de la vie matérielle les unes après les autres. C'est pourquoi on dit de cette existence qu'elle est dunkhalayam asasvatam; c'est un véritable réservoir de conditions misérables.

Écrit et compilé par Aprakrita Dasa.