Nous nous pensons les contrôleurs, mais le sommes-nous réellement? 

Je n'ai jamais choisi la couleur de mes yeux, de mes cheveux, ni ma grandeur, ni que je serais un homme.  Je n'ai jamais choisi que je prendrais naissance dans cette partie du monde qui est le Canada. Alors, il semble évident que ce n'est pas moi qui contrôle. Un médecin peut donner le même médicament à deux personnes ayant la même maladie. Une guérira et pas nécessairement l'autre. Nous sommes forcés à vieillir et aussi à mourir, même si nous ne le voulons pas et même aussi à être malades. Pourtant nous ne voulons pas du tout de ces choses.

Krishna dit dans la Bhagavad-gita au chapitre 15 verset 15: "Je Me tiens dans le coeur de chaque être, et de Moi viennent le souvenir, le savoir et l'oubli." Si Krishna ne me donne pas la mémoire pour faire une certaine opération, alors ma main ne va pas bouger tant que la mémoire ne me reviendra pas. Je fais souvent cette expérience devant mon ordinateur. Parfois il m'arrive d'oublier le fonctionnement d'un programme et je dois attendre que la mémoire me revienne pour continuer.

Il en va de même pour tous nos appareils électroniques. Bien que nous prenions toutes les précautions pour qu'ils fonctionnent à merveille nous devons faire face parfois à des difficultés.

Il est facile de comprendre que nous ne sommes pas les contrôleurs. Alors si nous ne le sommes pas, il faut donc admettre qu'il y a quelqu'un d'autre qui contrôle, mais qui est-ce? 

Krishna donne la réponse dans la Bhagavad-gita au chapitre 3 verset 27 et que voici:  ''Sous l'influence des trois gunas, l'âme égarée par le faux ego croit être l'auteur de ses actes, alors qu'en réalité, ils sont accomplis par la nature.''  Aussi Il ajoute au verset 10 du chapitre 9: ''La nature matérielle agit sous Ma direction, sous Ma direction, elle engendre tous les êtres, mobiles et immobiles. Par Mon ordre encore, elle est créée puis anéantie, dans un cycle sans fin.''

Deux personnes, l'une consciente de Krsna et l'autre non, peuvent sembler agir au même niveau, mais la différence est sans mesure. Le matérialiste reste persuadé, sous l'influence du faux ego, qu'il est la cause de tout ce qu'il accomplit. Ignorant que le mécanisme du corps est un produit de la nature matérielle, laquelle agit sous la direction du Seigneur Suprême, il ignore aussi qu'en dernier lieu, il est sous la domination de Krsna. Etre persuadé qu'il agit de son propre chef et en toute indépendance, c'est le signe de son ignorance. Il ne sait pas que son corps grossier de même que son corps subtil furent créés par la nature matérielle, sous la direction du Seigneur Suprême, et que, pour cette raison, toute activité physique et mentale doit être mise à Son service, dans la conscience de Krsna.

Tous les êtres n'agissent que suivant la volonté de Dieu. Le Seigneur transmet Ses ordres à la nature matérielle, qui fait tous les arrangements nécessaires pour les âmes conditionnées. Celles-ci ne sont donc pas indépendantes, bien qu'elles s'imaginent sottement être les auteurs de leurs actes (karta).

La victoire appartient toujours à Dieu. Quant aux êtres subordonnés, ils combattent suivant les arrangements prévus par le Seigneur. La victoire ou la défaite ne sont pas vraiment les leurs; elles résultent des arrangements effectués par le Seigneur, par l'entremise de la nature matérielle. L'orgueil dans la victoire ou la morosité lors de la défaite sont donc tout à fait déplacés. Il faut dépendre entièrement de Dieu, la Personne Suprême, car Lui seul est responsable des victoires et des défaites de tous les êtres. Nous ne devons pas nous montrer exubérants après la victoire, ni affligés lors de la défaite. Il nous faut faire un effort sincère pour accomplir la volonté de Krsna, ou de Sri Caitanya Mahaprabhu, sans nous soucier de la victoire ou de la défaite. Le seul devoir qui nous incombe est d'agir sincèrement, de telle sorte que nos activités puissent être appréciées par Krsna. (Srimad-Bhagavatam 6.12.7 - Teneur et portée)

 Personne ne peut agir de façon indépendante; au contraire, chacun agit sous la direction de Dieu, la Personne Suprême. Par suite, la victoire et la défaite surviennent selon les conséquences du karma, et le Seigneur Suprême est le seul juge en la matière (karmana daiva-netrena). Etant donné que nous agissons sous la domination de l'Etre Suprême en fonction de notre karma, personne, depuis Brahma (premier être créé)  jusqu'à la fourmi insignifiante, n'est indépendant. Que nous soyons battus ou victorieux, le Seigneur Suprême, Lui, est toujours vainqueur, car tous les êtres agissent sous Sa direction.

 A moins d'être inspiré par le Seigneur Suprême, qui Se tient dans le coeur de chaque être, personne ne peut être incité à créer quoi que ce soit. En conséquence, le père et la mère ne sont pas les vrais créateurs de l'être vivant. Celui-ci, selon son karma (ses actes passés), est introduit dans la semence d'un père, qui l'injecte dans le sein d'une mère. Puis, selon les corps du père et de la mère (yatha-yoni yatha-bijam), l'être revêt un type de corps particulier et voit le jour pour souffrir ou pour jouir de la vie. Le Seigneur Souverain est donc la cause originelle de notre naissance. De même, Il représente la cause ultime de notre mort. Personne n'est indépendant; tout le monde est dépendant. Seul Dieu, l'Etre Suprême, jouit de l'indépendance: voila la vraie conclusion.

De même qu'une personne ne désirant pas mourir doit tout de même, l'heure de la mort venue, renoncer à vivre plus longtemps, à jouir de son opulence de sa renommée et de tout ce qu'elle possède.  Il n'est pas bon d'être vaniteux, de dire que c'est par ses propres efforts que l'on a acquis richesses, érudition, beauté, etc. Toutes ces bénédictions sont obtenues par la miséricorde du Seigneur. D'un autre point de vue, personne ne désire mourir, ni être pauvre ou laid. Pourquoi donc certains êtres sont-ils, contre leur gré, affligés de telles calamités? Ceci est dû à la miséricorde ou au châtiment de Dieu, la Personne Souveraine, qui fait qu'on obtient ou qu'on perd toute chose matérielle. Personne n'est indépendant; tout le monde dépend de la miséricorde ou du châtiment de Dieu. Il existe au Bengale un dicton populaire indiquant que le Seigneur a dix bras; ceci revient à dire qu'Il régit tout dans les huit directions, de même qu'en haut et en bas. S'Il veut nous prendre tout ce que nous avons avec Ses dix mains, nous ne pourrons rien empêcher avec les deux nôtres. De même, s'Il désire nous couvrir de bénédictions avec Ses dix mains, les deux nôtres seront bien petites pour recevoir tout ce qu'Il nous donne; en d'autre termes, les bénédictions dont Il peut nous couvrir dépassent nos ambitions. Disons pour conclure que même si nous ne désirons pas être séparés de nos possessions, Il arrive parfois que le Seigneur nous les enlève de force; et parfois encore, Il nous accorde tellement de bénédictions que nous sommes incapables de les recevoir toutes. En conséquence, que ce soit dans l'opulence ou dans le malheur, nous ne sommes pas indépendants; tout dépend du bon vouloir du Seigneur.

 "Celui qui atteint le niveau spirituel réalise du même coup le Brahman Suprême et éprouve une joie infinie. Jamais il ne s'afflige, jamais il n'aspire à quoi que ce soit; il se montre également disposé à l'égard de tous les êtres. Celui-là obtient alors de Me servir avec un amour et une dévotion purs." Lorsqu'on accède à la réalisation spirituelle, au niveau du brahma-bhuta, on sait que tout ce qui survient au cours de l'existence est dû à la souillure des trois gunas. L'être vivant, l'âme pure, n'a rien de commun avec ces influences matérielles. Au coeur de l'ouragan qui fait rage dans l'univers matériel, tout change très rapidement, mais la personne qui, sans rien dire, observe simplement les actions et les réactions de la tempête doit être considérée libérée. La véritable caractéristique de l'âme libérée est qu'elle reste consciente de Krsna et ne se laisse pas troubler par le flux et le reflux de l'énergie matérielle. Une telle personne est toujours joyeuse; jamais elle ne s'afflige ou n'aspire à quoi que ce soit. Etant donné que tout vient du Seigneur Suprême, l'être distinct, dépendant totalement de Lui, ne doit pas protester ni accepter quoi que ce soit en fonction de son plaisir personnel; il doit plutôt recevoir toute chose en tant que témoignage de la miséricorde du Seigneur, et demeurer stable en toutes circonstances.

 

 "Une fois établie dans la conscience de Krsna, l'âme sait que rien n'est plus précieux; elle ne s'écartera pas désormais de la vérité, mais y demeurera, imperturbable, même au coeur des pires difficultés." Un bhakta pur et sans partage n'est en effet jamais troublé, si difficiles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouve.

 

Pour finir voici une vidéo qui démontre bien que c'est Krishna qui contrôle la nature matérielle.

Écrit et compilé par Aprakrita Dasa sous les enseignements de Srila Prabhupada.