Pour retourner dans le monde spirituel, il faut être complètement pur. Cette pureté veut dire être en amour total avec Krishna. Même si nous avons travaillé fortement afin de développer notre amour pour Krishna pendant cette vie, il n'est pas certain que nous retournerons dans le monde spirituel à la fin de celle-ci. Nous n'y retournerons pas si le travail n'est pas terminé. Par contre, il ne faut pas se décourager, car Krishna est dans notre coeur et Il récompensera nos efforts.
Mais qu'advient-il à ceux qui n'ont pas terminé ce travail de purification en cette vie? La Bhagavad-gita au chapitre six nous donne la réponse dans ces versets qui suivent.
VERSET 41
Après des années sans nombre de délice sur les planètes où vivent ceux qui ont pratiqué le bien, celui qu'a vu faillir la voie du yoga renaît au sein d'une famille riche et noble, ou vertueuse.
Parmi les yogis ayant échoué dans la perfection du yoga, on distingue deux groupes: ceux qui sont tombés après un léger progrès, et ceux qui ont chu après une longue pratique. Les premiers seront transférés sur les planètes édéniques, résidence des êtres vertueux; mais après un long séjour en ces lieux paradisiaques, ils seront renvoyés sur notre planète pour y naître dans des familles de vertueux brahmanas vaisnavas ou de vaisyas riches et cultivés.
Ainsi, lorsque, séduit par les attraits de l'univers matériel, un yogi cesse de persévérer sur la voie du yoga et la quitte avant d'en connaître le but, c'est à dire la conscience de Krsna, le Seigneur lui permet de satisfaire ses penchants matériels, et il peut ensuite mener une vie prospère au sein d'une famille vertueuse ou aisée. Une telle renaissance lui offre toutes facilités pour reprendre sa progression et tenter à nouveau d'atteindre la perfection de la conscience de Krsna.
Il peut aussi renaître dans une famille de sages spiritualistes. En vérité, il est rare, ici-bas, d'obtenir une telle naissance.
Dans ce verset, le Seigneur loue les bienfaits de naître dans une famille de yogis ou de spiritualistes, ou gens de grande sagesse, car c'est l'occasion, surtout dans les familles d'acaryas ou de gosvamis, d'être, dès son plus jeune âge, encouragé à la vie spirituelle. Par tradition et par éducation, les membres de ces familles sont érudits, voués à Dieu et capables, le jour venu, de devenir des maîtres spirituels. Il existe, en Inde, beaucoup de ces familles d'acaryas, mais la décadence progressive de l'éducation spirituelle a provoqué leur lente dégradation. Par la grâce du Seigneur, il en reste encore quelques-unes qui, de génération en génération, forment des spiritualistes élevés. Naître en leur sein est la plus grande faveur, celle qu'accorda le Seigneur à notre maître spirituel, Om Visnupada Sri-Srimad Bhaktisidantha Saravasti Gosvami Maharaja, ainsi qu'à notre humble personne; il nous fut donc à tous deux donnés de pratiquer le service de dévotion dès notre plus tendre enfance. Et plus tard, l'ordre trancendant a uni nos voies.
VERSET 43
Là, ô fils de Kuru, il recouvre la conscience divine acquise dans sa vie passée, et reprend sa marche vers la perfection.
L'exemple du roi Bharata démontre comment, en cas d'échec, on renaît dans une famille vertueuse, favorable à la poursuite du progrès spirituel interrompu. Bharata était l'empereur du monde, et c'est depuis son règne que les devas ont nommé la Terre "Bharata-varsa", qu'ils appelaient jusqu'alors "Ilavarta-varsa". Encore jeune, l'empereur abdiqua pour se consacrer à la recherche de la perfection spirituelle, sans toutefois l'atteindre. Il naquit une seconde fois, puis une troisième, enfin dans la famille d'un brahmana vertueux. Parce qu'il vivait toujours solitaire et ne parlait à personne, on le nomma Jadabharata. Et un jour advint où le roi Rahugana découvrit en lui le plus grand des spiritualistes. Sa vie prouve qu'un effort vers la conscience spirituelle, ou la pratique du yoga, n'est jamais vain, que le Seigneur, par Sa grâce, procure au spiritualiste des occasions répétées d'atteindre la perfection spirituelle.
Compilation par Aprakrita Dasa.