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Le Padma Purana veut aussi que l'être s'absorbe en le souvenir de Visnu. Toujours se rappeler Krsna, tel est le sens du mot dhyana, ou méditation. Le Padma Purana enjoint à chacun d'absorber ses pensées en Visnu et, méditant ainsi sur Sa Forme, de ne jamais en perdre, fût-ce un instant, le souvenir. On attribue à cet état de conscience le nom de "samadhi", d'extase spirituelle.

Faisons en sorte que notre vie soit façonnée de manière à nous rappeler sans cesse Visnu, ou Krsna. Voilà la Conscience de Krsna. Et nulle différence, que l'on absorbe son mental en la Forme de Visnu, dotée de quatre bras, ou en celle de Krsna, dotée de deux bras. L'essentiel, souligne le Padma Purana, est de toujours penser d'une façon ou d'une autre à Visnu, et de ne jamais L'oublier, quelles que soient les circonstances. Au vrai, cette injonction représente le plus important de tous les principes régulateurs. Une exhortation s'accompagne toujours d'une interdiction. L'exhortation consiste ici à toujours se rappeler Krsna, et l'interdiction à ne jamais En perdre le souvenir. On trouvera, en cette recommandation et interdiction corrélatives, la somme de tous les principes régulateurs.

Ce principe vaut pour tous les varnas et asramas. On compte quatre varas: ce sont respectivement les groupes formés par les brahmanas (prêtres et intellectuels), les ksatriyas (guerriers et hommes d'Etat), les vaisyas (hommes d'affaires et agriculteurs) et les sudras (ouvriers et domestiques); et aussi quatre asramas: le brahmacarya (vie d'étude et de continence), le grhastha (vie de famille), le vanaprastha (vie retirée) et le sannyasa (vie de renoncement). Les principes régulateurs ne sont pas destinés aux seuls brahmacaris, mais s'appliquent à tous. Qu'on soit au bas de l'échelle des asramas -au stade de brahmacari- ou au plus haut -celui de sannyasi-, l'on doit constamment, et à tout prix, respecter le principe qui consiste à garder en soi le souvenir du Seigneur, à ne jamais L'oublier un instant.

Ce principe respecté, du même coup le sont toutes les autres règles, à lui subordonnées. Un des neuf sages qui instruisirent le roi Nimi, Camasa Muni, parlait à son royal disciple en ces termes:

 

"Les quatre varnas -brahmanas, ksatriyas, vaisyas et sudras- émanèrent de la forme universelle du Seigneur Suprême dans l'ordre suivant: les brahmanas de Sa tête, les ksatriyas de Ses bras, les vaisyas de Son abdomen et les sudras de Ses jambes. De même pour les quatre asramas: les sannyasis émanèrent de Sa tête, les vanaprasthas de Ses bras, les grhasthas de Son abdomen et de Ses jambes les brahmacaris. "
(1) Ces divisions sociales et spirituelles correspondent aux caractères qui distinguent leurs membres respectifs. La Bhagavad-gita confirme d'ailleurs qu'elles furent créées par le Seigneur Lui-même, et suivant les qualités de chacun. De même que les diverses parties du corps possèdent des fonctions qui leur sont propres, de même les divers varnas et asramas ont leurs fonctions propres, déterminées par les attributs et la position de chaque individu. Mais de toutes les activités liées aux divers varnas et asramas, le but sera toujours Dieu, la Personne Suprême, ce que souligne encore la Bhagavad-gita: "Il est le Bénéficiaire Suprême." Ainsi, que l'on soit brahmana ou sudra, l'important est de satisfaire par ses actes le Seigneur Suprême. Le Srimad-Bhagavatam dit à ce propos que chacun doit s'acquitter de ses devoirs propres, mais qu'un acte est parfait dans la mesure où il a su plaire au Seigneur. Chacun doit donc agir dans le cadre de sa position propre, et dans le but de satisfaire la Personne Suprême par ses actes. A défaut de quoi il devra choir en une condition inférieure.

Quel sera le rôle d'un brahmana, par exemple? Il est né de la tête du Seigneur; il devra en conséquence propager le message des Vedas, vibration spirituelle qu'on nomme sabda-brahman, et accepter divers aliments au nom du Seigneur Suprême. En effet, selon les préceptes védiques, lorsque sont nourris les brahmanas, l'Etre Souverain mange par leur bouche. Ce serait toutefois une faute d'en conclure que le brahmana peut se contenter de manger au nom du Seigneur, négligeant de répandre le message de la Bhagavad-gita par toute la Terre. Aussi la Bhagavad-gita elle-même enseignet-elle qu'est très cher à Krsna celui qui porte au monde Son message. Un tel prédicateur est un vrai brahmana, et lui faire offrande d'aliments, c'est directement nourrir le Seigneur Suprême.

Le ksatriya, quant à lui, doit protéger la masse des hommes des attaques de maya. Maharaja Pariksit, par exemple, vit un jour un homme au teint noir, nommé Kali, s'apprêter à tuer une vache. Il sortit aussitôt son sabre pour le faire périr. Tel est le devoir d'un ksatriya. L'usage de la violence est nécessaire à qui exerce une protection. Dans la Bhagavad-gita, Krsna enjoint à Arjuna d'user de violence sur le champ de bataille de Kuruksetra: c'est qu'il doit assurer la protection des hommes dans leur masse.

La fonction du vaigya est de cultiver le sol et d'en extraire les productions diverses, de les distribuer et d'en faire le commerce. Enfin le sudra, celui à qui manque les facultés intellectuelles que possèdent les membres des autres varnas, contribuera à l'ensemble social en y employant son travail manuel. Cette organisation permet que règne une parfaite harmonie au sein de la société, dont tous les membres, quelle que soit leur position, ont alors la possibilité de progresser dans la voie spirituelle; sans cette harmonie, à base de coopération, la société tout entière sombre bientôt dans la décadence. Et telle est bien la condition du monde présent, celle de l'âge de Kali, l'ère de la discorde. Nul n'y accomplit plus son devoir, et chacun se gonfle d'orgueil, se pare de titres usurpés, qui de brahmana, qui de ksatriya. Nul ne possède plus de statut social précis; tous sont coupés de Dieu, la Personne Suprême, car nul n'a conscience de Krsna. Aussi le Mouvement pour la Conscience de Krsna s'est-il proposé de rétablir l'ordre juste au sein de la société; son but est que chacun puisse y vivre heureux et développe en lui la conscience de Krsna.

Nous voyons Sri Krsna enseigner à Uddhava que l'on peut satisfaire Dieu, la Persoene Suprême, en appliquant les principes du varnasrama; qu'en retour, la société entière se voit comblée de tous les biens nécessaires à l'existence, toutes difficultés aplanies. Le Seigneur Suprême n'est-Il pas le Soutien de tous les êtres? Si chaque membre de la société se voue à l'occupation qui lui est propre tout en cultivant la conscience de Krsna, sans nul doute régneront la paix et le bonheur universels. Dégagé du souci des nécessités vitales, le monde entier se transformera alors en Vaikuntha, en une demeure spirituelle. Sans qu'il lui faille être transportée au Royaume de Dieu, l'humanité entière, si seulement elle applique les enseignements du Srimad-Bhagavatam et accomplit les devoirs liés au développement de la Conscience de Krsna, connaîtra le parfait bonheur.

Sri Krsna, S'adressant à Uddhava, dit encore:

 "Tout homme s'adonne à divers actes, conformes ou non aux Ecritures révélées. Or sache-le, Uddhava, il suffit qu'on emploie le fruit de tels actes à M'adorer dans la Conscience de Krsna pour être aussitôt béni d'un bonheur qui se perpétuera en cette vie et en la prochaine, dans ce monde comme dans l'autre. Là-dessus, nul doute."

Concluons, à partir de ces mots prononcés par le Seigneur, que les actes accomplis dans la Conscience de Krsna assurent à tous la parfaite satisfaction de leurs désirs.


Nectar de la dévotion chapitre 2.

Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare

Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare

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